Les somnifères permettent de traiter certains troubles du sommeil. Certains somnifères sont très forts, à utiliser alors sur avis du médecin.
En moyenne, on estime à 10% le nombre des adultes qui prennent régulièrement des hypnotiques.
D'autres traitements existent pour améliorer son sommeil : l'appareil respiratoire (pour l'apnée), la médecine douce (sophrologie, homéopathie, phytothérapie, acupuncture), faire attention à son alimentation, la sieste et la cure de sommeil.
Somnifère : la famille des benzodiazépines
Les benzodiazépines sont des somnifères pour lutter principalement contre l'insomnie. Elles permettent de calmer les crises d'anxiété et épileptiques, de relaxer les muscles, et finalement de dormir. Les benzodiazépines agissent sur la qualité subjective du sommeil.
Le traitement ne doit pas dépasser trois semaines, d'autant que ces médicaments augmentent les risques d'Alzheimer.
Cette famille de somnifères est de moins en moins utilisée à cause de leurs effets secondaires, notamment un risque d'amnésie passagère et de dépendance.
Ainsi, la consommation de benzodiazépines expose à une augmentation de 60 à 80 % du risque d’accidents de la route (risque multiplié par 8 en cas de consommation d’alcool). Ces médicaments sont ainsi passés du niveau 2 : « Soyez très prudent. Ne pas conduire sans l'avis d'un professionnel de santé » au niveau 3, le plus élevé : « Attention, danger : ne pas conduire. Pour la reprise de la conduite, demandez l'avis d'un médecin ».
Les médicaments dits « Z » sont des analogues des benzodiazépines, contenant les principes actifs zolpidem et zopiclone. Chimiquement parlant, ce ne sont pas des benzodiazépines, mais leur action et les risques qu'ils présentent sont les mêmes. Une étude montre que les médicaments Z (notamment zaleplon et eszopiclone) agissent efficacement sur la latence d’endormissement, le temps de réveil après endormissement et l’efficacité du sommeil, mais ils s'accompagnent d'effets indésirables importants.
À noter : 25 % des personnes qui prennent des somnifères plus de 3 mois deviennent dépendantes et elles présenteront des symptômes de sevrage si elles tentent d’arrêter. De plus, les doses de somnifères devront être augmentées pour qu'ils restent efficaces.
Des somnifères avec moins d'effets secondaires
Les somnifères de la famille des imidazopyridines ont les mêmes caractéristiques sédatives que les benzodiazépines, mais sans les effets secondaires : il y a moins de risque de dépendance et de perte de mémoire passagère avec ces somnifères.
Ce somnifère permet aussi de maintenir un sommeil de qualité et récupérateur.
Les antidépresseurs endorment
Certains médicaments utilisés pour soigner des problèmes psychiatriques, comme la dépression, peuvent être prescrits pour leur qualité sédative.
À noter : dans le même ordre d'idées, certains antihistaminiques sont employés dans certaines insomnies.
Mais leurs effets secondaires (régurgitations, ulcères, troubles respiratoires et infections pulmonaires) sont à prendre au sérieux, en particulier pour les personnes présentant des apnées du sommeil (risque d'intensification des apnées).
Chez les personnes âgées il y a des risques de perte d’équilibre et de chute, ainsi que d’altération de la mémoire et une apparition de démence.
Les agonistes des récepteurs à la mélatonine (ARM) et à l'orexine (ARO)
Les agonistes des récepteurs à la mélatonine (ARM) et les antagonistes des récepteurs de l'orexine (ARO) sont deux nouvelles classes thérapeutiques de somnifères. Ce sont les molécules ayant le meilleur rapport bénéfice-risque dans le traitement de l'insomnie chez l’adulte.
Une étude montre que :
- Les ARM ont une efficacité sur l'insomnie d'endormissement.
- Les ARO notamment :
- le lemborexant, supérieur à toutes les autres molécules concernant la durée totale de sommeil et l’efficacité du sommeil,
- le daridorexant, la molécule ayant le meilleur rapport bénéfice-risque concernant la latence d’endormissement, et la seconde concernant la durée de réveil après l’endormissement (le suvorexant expose à davantage d'effets indésirables).
Concernant le temps total de sommeil, les ARO et les médicaments Z se montrent plus efficaces que les ARM.
Source : Yue JL et al. Efficacy and tolerability of pharmacological treatments for insomnia in adults: A systematic review and network meta-analysis. Sleep Med Rev. 2023 Apr;68:101746. doi: 10.1016/j.smrv.2023.101746. Epub 2023 Jan 14. PMID: 36701954.
Somnifères : précautions d'emploi
Les somnifères, bien qu'énormément utilisés à travers le monde, restent des médicaments. L'avis d'un spécialiste est primordial pour éviter des interactions médicamenteuses à risque et des effets secondaires sévères (dont un risque de cancer 35 % plus élevé que la normale) .
En effet, certains somnifères sont contre-indiqués pour les personnes souffrant d'apnée du sommeil. Ils peuvent aussi provoquer des somnolences diurnes ou les accentuer. Une étude du British Medical Journal souligne également qu'il existe un lien non négligeable entre la prise de somnifère et une mort prématurée (risque de décès multiplié par 4 ou par 3 pour les personnes prenant au moins 18 cachets par an).
Attention : suivre impérativement l'avis d'un médecin est donc nécessaire.
Aussi dans la rubrique :
Traitements des troubles du sommeil
Sommaire
- Diagnostic d'un trouble du sommeil
- Soigner un trouble du sommeil
- Un traitement en fonction du trouble du sommeil