Orthèse d'avancée mandibulaire

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appareil respiratoire dentaire médical Getty Images / danr13

L'orthèse d'avancée mandibulaire (OAM) est un traitement contre les ronflements et l'apnée du sommeil. Elle se présente sous la forme de gouttières et se place en bouche pendant la nuit.

L'orthèse a pour but de propulser la mandibule (mâchoire inférieure) et la langue vers l'avant (en augmentant l’activité du muscle génioglosse) et de les y maintenir. L'orthèse permet ainsi à l'air de mieux circuler au niveau du pharynx. Elle y diminue l'obstruction, cause des ronflements et de l'apnée du sommeil. Le point.

Bon à savoir : le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (SAOS) touche 5 % de la population (mais ce serait plutôt 35 à 40 % à partir de 40 ans). Les hommes de 30 à 60 ans ainsi que les femmes ménopausées sont les plus concernés. L'apnée du sommeil est considérée par les professionnels de santé comme problématique quand cette pause respiratoire dure plus de 10 secondes et se produit plus de 5 fois par nuit.

Orthèse d'avancée mandibulaire : qu'est-ce que c'est ?

L'orthèse d'avancée mandibulaire est un dispositif médical, disponible sur prescription médicale. C'est un appareil à ancrage dentaire composé de 2 gouttières semi-rigides reliées entre elles par un système d’avancée.

Elle est réalisée sur mesure sur les empreintes dentaires du patient (orthèses Narval, qui offrent l’avantage d’être peu encombrantes et réglables par le patient, ou orthèses Somnovent). Elle traite les ronflements et les pauses respiratoires pendant le sommeil appelées apnées obstructives du sommeil (ou syndrome SAOS) en dégageant les voies respiratoires.

De quoi l'orthèse est-elle constituée ?

L'orthèse, faite d'un polymère (résine) résistant mais flexible, est constituée :

  • de gouttières semi-rigides, légères, confortables, faites sur mesure et sans appui sur les incisives ;
  • de biellettes d'ajustement interchangeables pour contrôler l'avancée mandibulaire ;
  • d'une articulation à l'arrière respectant l'occlusion des dents.

Règles de pose d'une orthèse

Pour poser une orthèse d'avancée mandibulaire il faut :

  • des dents suffisamment nombreuses (au moins 6 par mâchoire) pour permettre une bonne rétention de l'orthèse ;
  • un parodonte sain, sans inflammation gingivale et sans résorption osseuse importante ;
  • une apnée du sommeil légère ou modérée ;
  • une absence de problèmes articulaires ou d’un prognathisme important.

Cela nécessite donc la réalisation un bilan préthérapeutique relativement complet destiné à vérifier l'état de l’articulation temporo-mandibulaire, notamment pour vérifier la capacité d’avancer la mandibule et un bilan bucco-dentaire avec panoramique dentaire par le dentiste pour vérifier l’absence de contre-indication.

Lors de la pose, l’avancée mandibulaire est habituellement réglée à environ 60 % de l’avancée maximale. La titration sera commencée, 1 à 4 semaines après par le praticien jusqu’à disparition des signes cliniques d’apnée tant que la tolérance est maintenue (pas de douleurs).

Bon à savoir : pour les apnées du sommeil sévères, le traitement se fait par ventilation en pression positive continue ou VPPC. C'est un masque relié à un compresseur toute la nuit. Parfois le patient ne supporte pas le bruit, l'encombrement ou le port du masque s'il est claustrophobe. Dans ce cas, même si l'apnée du sommeil est sévère, on peut poser une orthèse, ses effets étant comparables à la VPPC.

À quoi sert l'orthèse d'avancée mandibulaire ?

L'orthèse d'avancée mandibulaire sert à traiter le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (appelé SAOS) :

  • Le syndrome consiste en plusieurs pauses respiratoires pendant le sommeil. Il peut entraîner une baisse de l'oxygénation du sang.
  • Réalisée sur mesure après la prise d'empreintes du patient, l'orthèse d'avancée mandibulaire se place en bouche et doit être portée toute la nuit pour être efficace.
  • L'orthèse sert à propulser la mandibule (mâchoire inférieure) ainsi que la langue (en augmentant l’activité du muscle génioglosse) vers l'avant. En repositionnant la mandibule vers l'avant, elle permet le passage de l'air au niveau du pharynx.
  • Elle a donc pour but de dégager ce qu'on appelle le « carrefour aérien », entre le larynx et le pharynx (oropharynx). La voie respiratoire n'est plus obstruée.

Son efficacité doit être vérifiée dans les 3 mois : réduction de moitié de l'index d’apnées-hypopnées.

Prix de l'orthèse d'avancée mandibulaire

Aujourd'hui, une orthèse d'avancée mandibulaire réalisée sur mesure par un dentiste ou un stomatologue coûte entre 600 et 800 €. On trouve des orthèses à petit prix vendues dans le commerce (pharmacies, Internet) mais qui ne sont pas réalisées sur mesure.

Ces dernières ne sont pas recommandées par la haute autorité de santé (HAS) et non prises en charge par la Sécurité sociale. Le remboursement par l'assurance maladie ne concerne que les orthèses sur mesure.

Bon à savoir : ces orthèses standards peuvent être utilisées comme traitement d’appoint quand la VPPC est inutilisable (voyages) ou si le matériel doit être immédiatement disponible. On pourra proposer une orthèse de type Oniris ou, de préférence, BluePro.

Seule une part du prix est remboursée (60 %), environ 300 € selon le type d'orthèse. L'acte est remboursé chez les patients présentant au moins trois des symptômes suivants : somnolence diurne, fatigue diurne, ronflements quotidiens, sensations d’étouffements, nycturie, céphalées matinales avec en polygraphie ou en polysomnographie un index d’apnées-hypopnées (IAH) compris entre 15 et 30 en l’absence de gravité.

Le travail du dentiste, qui consiste à faire les moulages des empreintes dentaires, les adaptations et le suivi de l'orthèse, n'est pas pris en charge par l'assurance maladie.

À noter : vous pouvez demander à votre mutuelle de vous fournir la liste des praticiens agréés qui effectuent des orthèses d'avancée mandibulaire dans votre région.

Orthèse d'avancée mandibulaire : effets secondaires

Il existe deux types d’effets secondaires :

  • Les effets secondaires immédiats : plus faciles à gérer, les problèmes sont souvent transitoires et disparaissent après la phase d’adaptation : sécheresse buccale ou salivation importante, gêne à la mastication et tensions musculaires.
  • Les effets secondaires différés : à plus long terme, des modifications de l’occlusion peuvent apparaître mais sont réversibles dans la majorité des cas. Une information correcte et précise ainsi que le suivi donné au patient permettent une bonne gestion des effets secondaires. Ces possibles effets du traitement par orthèse ne doivent pas en cacher les bénéfices.

Les patients doivent être suivis tous les 6 mois par un odontologiste, car la pose d’une OAM peut entraîner des modifications dentaires (inclinaison des incisives...).

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