L'apnée du sommeil

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Apnée du sommeill Thinkstock

Il existe plusieurs troubles du sommeil appelés hypersomnie : apnée du sommeil, ronflement, narcolepsie, fatigue chronique et trouble du rythme circadien. L'apnée du sommeil est un trouble très fréquent chez l'homme. Ses conséquences sur la santé sont souvent négligées.

Qu'est-ce que l'apnée du sommeil ?

L'apnée du sommeil, aussi appelée syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), est un trouble de la respiration. Une apnée est définie comme un arrêt de la respiration pendant 10 à 30 secondes. Les apnées du sommeil surviennent souvent chez les ronfleurs.

Un cycle qui se répète tout au long de la nuit s'établit en commençant par la respiration normale, suivie par le début du ronflement, puis par l'obstruction des voies respiratoires entraînant une apnée.

La prévalence du SAOS léger a été estimée, chez les plus de 40 ans, à 41 % chez les hommes et 26,6 % chez les femmes (après la ménopause, les femmes sont autant touchées que les hommes) et chez 4 à 6 % des adolescents. Pour ce qui est des formes modérées, les chiffres correspondants ont été respectivement de 11,8 % et 4,4 %, tandis qu’ils étaient de 6,5 % et 1,2 % pour les formes sévères.

Les causes de l'apnée du sommeil

L'apnée du sommeil est provoquée par l'obstruction des voies respiratoires. Plusieurs facteurs peuvent induire cette obstruction :

  • un affaissement des parois de la gorge, normal avec le vieillissement ;
  • une langue trop grosse ou un relâchement de langue en direction de la gorge ;
  • une hypertrophie des amygdales ;
  • des anomalies maxillo-faciales ;
  • une obstruction nasale permanente ;
  • des tissus gras souvent présents chez les obèses (70 % des personnes souffrant d'apnée du sommeil sont obèses).

Les allergies constituent également un facteur de risque car, chez les enfants, la congestion nasale amène à respirer par la bouche, ce qui va perturber la croissance de la face et également entraîner divers problèmes ORL (sinusite, otite, angine).

À noter : le baclofène (un myorelaxant également utilisé pour lutter contre la dépendance à l'alcool) est responsable d'apnées du sommeil parfois très graves (jusqu'à 100 interruptions respiratoires et 40 micro-éveils par heure) avec suffocation nocturne, ronflements et somnolence diurne. Afin de sécuriser l’utilisation du baclofène chez les patients alcoolo-dépendants, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a limité sa prescription à 80 mg/jour (communiqué de l’ANSM du 25 juillet 2017). Pour les patients qui recevraient des doses supérieures à 80 mg/jour, le traitement doit progressivement être diminué.

Les conséquences de l'apnée du sommeil

L'arrêt de la respiration à répétition durant le sommeil a des conséquences importantes sur la santé. L'apnée pousserait le cœur à travailler plus intensément afin de continuer à distribuer l'oxygène dans le corps. Ce travail supplémentaire du cœur aurait pour conséquence de l'affaiblir, d'où une augmentation des risques d'accident cardiovasculaire (y compris dans les formes légères n'entraînant pas de symptômes marqués).

Les interruptions à répétition empêchent le sommeil d'être profond et donc récupérateur. C'est pourquoi les personnes atteintes d'apnée du sommeil présentent souvent des symptômes de somnolence diurne. La vigilance (difficulté de concentration et de mémorisation) et l'humeur (hyperactivité, irritabilité…) sont ainsi directement affectées.

De même, la perturbation du sommeil qu'entraînent les apnées affecte (indirectement) le système immunitaire. En effet, c'est le sommeil qui active les intégrines des lymphocytes T, des protéines qui optimisent leur efficacité et qui permet de mieux lutter contre les infections (source : Journal of Experimental Medicine).

Bon à savoir : alors que plusieurs études ont déjà suggéré que les troubles du sommeil pourraient contribuer aux dépôts d'amyloïdes dans le cerveau, une nouvelle étude américaine indique que l'apnée obstructive du sommeil participerait également à l'augmentation de la concentration à long terme de bêta-amyloïdes.

Les traitements de l'apnée du sommeil

Les traitements de l'apnée du sommeil sont proposés en fonction de la santé physique du patient et de la nature de l'apnée. Il est aussi essentiel que le patient soit associé au choix du traitement.

Pour les personnes présentant un surpoids, un régime permettra de diminuer la masse de gras et d'éviter ainsi l'accumulation de tissus gras pouvant obstruer la gorge. La mise en place d'une activité physique est aussi recommandée. La diminution de prise d'alcool, de tabac, de benzodiazépines et de somnifères est conseillée.

Pour les personnes qui obstruent leurs voies respiratoires à cause de leur langue, un appareil dentaire peut être porté durant la nuit. Il s'agit d'une orthèse d'avancée mandibulaire qui maintient la langue et la mâchoire de telle sorte que les voies respiratoires restent dégagées.

Il est possible de porter un appareil respiratoire qui, sous forme de masque, applique une pression positive constante (PPC) dans les voies respiratoires. Cette pression empêche les voies de se refermer. La PPC est aussi envisageable chez les enfants (quelque mois peuvent suffire). Elle permet essentiellement de soigner les apnées existantes ou d’empêcher leur survenue à 40-50 ans.

Bon à savoir : deux molécules, le solriamfétol et le pitolisant, sont disponibles pour les patients sous PPC mais souffrant d’une somnolence diurne excessive.

Chez les plus petits, la prise en charge, pluridisciplinaire, peut inclure une rééducation de la respiration, de la déglutition (arrêt de la tétine à un an et demi et du biberon avant deux ans) et de la mastication (alimentation non transformée).

Si des allergies sont à l'origine des apnées le médecin peut initier une désensibilisation et préconiser des mesures de prévention de l’exposition aux acariens, aux moisissures, au tabagisme...

La chirurgie est une solution pour enlever les tissus qui bloquent les voies respiratoires. Elle a un taux de réussite de 50 %. La Société française d’ORL recommande notamment une amygdalectomie en cas d’hypertrophie amygdalienne responsable de troubles respiratoires obstructifs du sommeil.

Bon à savoir : les orthèses d'avancée mandibulaire sur mesure ont un effet comparable à la PPC sur les symptômes et elles sont mieux acceptées et tolérées par les patients avec une meilleure observance.

Enfin, il ne faut pas négliger les thérapies cognitivo-comportementales, la musicothérapie, le yoga, la sophrologie ou encore l’hypnose qui donnent des résultats exceptionnels.

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