Jean-Louis Valatx, directeur de recherche à l’INSERM, écrit : « Les requêtes épidémiologiques ont montré qu'il y avait des familles de petits, moyens ou grands dormeurs. La plupart des familles sont « hybrides » avec un parent petit dormeur et l'autre grand dormeur. Chez les enfants de ces familles, on retrouve des petits, des moyens et des grands dormeurs avec les proportions prévues par les lois de la génétique… Ainsi, la tendance à dormir plus ou moins, à être du soir ou du matin, est héritée de nos parents, comme la taille ou la couleur des cheveux ».
Sachant cela, faut-il en conclure que nous héritons forcément des troubles du sommeil de nos parents ?
Risque d'insomnie : quel risque et pour qui ?
Des études sont menées depuis quelque temps pour le découvrir. Une étude de l'Université Laval a montré par exemple que le risque de souffrir d'insomnie est 67 % plus élevé chez les personnes dont la famille compte au moins un insomniaque.
En fait, cette étude montre que certains facteurs de vulnérabilité, par exemple une plus grande réactivité au stress, peuvent être héréditaires. Mais par la suite d'autres facteurs entrent en ligne de compte : l'environnement et l'éducation modulent cette hérédité. Par conséquent, le sommeil d'une personne donnée est unique.
Apnée du sommeil : 2 à 4 fois plus de risques
Dans le cas de l'apnée du sommeil, une personne dont un parent proche en est atteint a 2 à 4 fois plus de risques d'en être atteinte également.
Mais là encore des facteurs dits acquis (c'est-à-dire autres qu'héréditaires) interviennent :
- l’excès pondéral et la présence d'un diabète ;
- le périmètre cervical ;
- la prise de médicaments somnifères et d’alcool ;
- l’âge ;
- l’obstruction nasale (liée à un ronflement chronique) ;
- la position nocturne ;
- certaines maladies (hypothyroïdie, acromégalie, déficit en hormone de croissance...) ;
- la grossesse et la ménopause.
Par ailleurs, le fait d'être un homme constitue également un facteur de risque puisqu'on estime la prévalence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) léger à 41 % chez les hommes contre 26,6 % chez les femmes.
Article
Troubles du sommeil et hérédité : rien n'est définitif
Il n'y a donc pas de fatalité et il ne faut pas se sentir impuissant face aux troubles du sommeil. Il est toujours possible d'agir même si vos parents en ont souffert aussi.
Par contre, si vous souffrez d'un trouble du sommeil et que vous savez que vos parents en souffraient aussi, n'hésitez pas à en faire part à vos soignants. Cette donnée est à prendre en compte dans la prise en charge, notamment psychologique.
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