La maladie du sommeil

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Maladie du sommeil Sandra Photographie CC-BY-NC-ND 2.0 / Flickr

La maladie du sommeil est une maladie parasitaire qui ne fait pas partie des troubles du sommeil comme la dyssomnie ou la parasomnie.

Qu'est-ce que la maladie du sommeil ?

La maladie du sommeil, aussi appelée la trypanosomiase africaine, est une maladie développée chez l'homme à cause d'un parasite. Ce dernier est transmis par la piqûre d'une glossine (mouche) déjà infestée, communément appelée mouche tsé-tsé. Cette maladie est endémique et ne se trouve que dans les pays d’Afrique subsaharienne où l’on trouve les mouches tsé-tsé. Les personnes les plus exposées à la mouche tsé-tsé sont les populations rurales qui travaillent dans l’agriculture, la pêche ou la chasse. En 2015, on estime que 20 000 personnes ont été contaminées.

Bon à savoir : en 2020, le Togo a annoncé être le premier pays africain à avoir définitivement éradiqué de son territoire la trypanosomiase humaine africaine.

La maladie présente deux phases au cours desquelles le parasite se multiplie. Durant la deuxième phase, l'infestation par le parasite du système nerveux entraîne, entre autres, des troubles du cycle du sommeil. C'est à partir de ce symptôme qu'on trouve l'origine du nom de cette maladie.

Bon à savoir : il existe une autre forme de trypanosomiase en Amérique latine (trypanosomiase américaine ou maladie de Chagas). Elle est due à un parasite appartenant à une espèce différente de celle responsable de la forme africaine.

Maladie du sommeil : les causes

Le parasite trypanosome est transmis à l'homme lors de la piqûre par la glossine. Toutefois, la maladie se transmet aussi de la femme enceinte à l'enfant et dans quelques cas par contact sexuel.

Une fois dans les tissus sous-cutanés, le parasite va se multiplier pour se répandre dans le système sanguin et lymphatique pour ensuite infester le système nerveux.

Les conséquences de la maladie du sommeil

Les symptômes de la maladie du sommeil peuvent apparaître quelques années après l'infestation. Le premier stade de la maladie (phase lymphatico-sanguine) se déclare par :

  • une forte fièvre,
  • des maux de tête,
  • des douleurs articulaires,
  • des démangeaisons.

Dans le deuxième stade de la maladie (phase neurologique), le système nerveux est touché provoquant :

  • des troubles de la coordination,
  • une confusion mentale,
  • une modification du comportement,
  • des troubles du cycle du sommeil,
  • une grande fatigue.

Diagnostic de la malade du sommeil

Le diagnostic doit être établi le plus précocement possible afin d’éviter l'évolution de la maladie vers le stade neurologique qui imposerait un traitement lourd et complexe présentant des risques.

  • Le dépistage consiste à rechercher l’infection en réalisant des tests sérologiques (il n'en existe que pour le T. b. gambiense) et un examen clinique (on recherche notamment la présence de ganglions cervicaux enflés).
  • On peut ainsi déterminer si le parasite est présent ou non.
  • La troisième étape consiste à déterminer le degré de progression de la maladie à partir de l’examen du liquide céphalorachidien (LCR) après ponction lombaire. C'est grâce à ces données qu'on peut mettre en place le traitement adéquat.

Les traitements de la maladie du sommeil

En l'absence de traitement, la maladie du sommeil est mortelle.

Deux traitements médicamenteux sont recommandés en fonction du stade de la maladie. Au premier stade, sont utilisés :

  • la pentaminidine,
  • la suramine (effets indésirables au niveau des voies urinaires et risques allergiques (en revanche elle seule permet de lutter contre la trypanosomiase à T. b. rhodesiense).

Il est fortement recommandé d'intervenir à ce stade car ces médicaments sont moins toxiques et plus faciles à administrer que les suivants. Par ailleurs, les chances de guérison sont bien meilleures.

Bon à savoir : l'évaluation des résultats du traitement nécessite un suivi du patient jusqu'à 24 mois avec des examens sanguins et de LCR car des parasites peuvent rester actifs pendant de longues périodes et réactiver la maladie après le traitement.

Pour la deuxième phase de la maladie, les traitements sont :

  • le mélarsoprol (dérivé de l'arsenic avec comme effet secondaire une encéphalopathie réactive mortelle dans 3 à 10 % des cas),
  • l'eflornithine (schéma d'administration strict et complexe),
  • une association de nifurtimox et d'éflornithine qui n'est pas efficace contre la trypanosomiase à T. b. rhodesiense mais qui fonctionne contre la forme américaine de la maladie.

Si ces traitements sont plus toxiques, c'est parce qu'ils doivent agir au niveau du système nerveux pour être efficaces. 

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